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Ils étaient chirurgiens. Ils étaient ingénieurs. Aujourd’hui, ils travaillent main dans la main.
Autour d’eux, une machine bourdonne doucement. En quelques heures, elle donne vie à ce que l’on imaginait encore impossible hier : une prothèse parfaitement adaptée, un morceau d’os reconstitué, ou même une maquette exacte du cœur d’un enfant à opérer.
C’est l’imprimante 3D médicale. Elle ne remplace pas l’humain. Elle lui donne du pouvoir. Celui de réparer plus vite, d’anticiper mieux, d’imaginer plus grand. Dans les blocs opératoires comme dans les laboratoires, elle redéfinit les frontières de la médecine.
Chirurgien spécialiste de la main, du plexus brachial et du neuro-handicap,
le Dr Frédéric Teboul, membre de l’Académie nationale de chirurgie,
soigne ce que beaucoup ignorent… jusqu’à ce que ça bloque, ça brûle ou ça lâche.
Rencontre avec un passionné du geste précis,
à la croisée du nerf, du mouvement et de la vie quotidienne.
🩺 Qu’est-ce qui vous a attiré vers cette spécialité ?
La main, c’est la complexité pure. Un concentré de nerfs, d’articulations, de mémoire du geste. C’est aussi un outil de lien social : on serre la main, on écrit, on caresse, on travaille… Quand elle ne fonctionne plus, tout s’enraye. La réparer, c’est redonner une forme d’autonomie et de dignité.
🩺 Quelles sont les pathologies les plus fréquentes ?
Le syndrome du canal carpien, la maladie de Dupuytren, les séquelles de fracture ou les compressions nerveuses. Mais chaque main est unique : je fais rarement deux fois la même opération. L’approche est personnalisée à chaque patient, à son métier, à ses gestes.
🩺 L’IA ou la réalité augmentée changent-elles votre pratique ?
Oui, de plus en plus. La réalité augmentée nous aide à planifier les gestes complexes. On voit les nerfs, les zones à risque, en superposition. Et l’IA commence à intervenir dans la prédiction des suites post-opératoires. Ce sont des outils, pas des remplaçants, mais ils nous font gagner en finesse.
🩺 En quoi les nouvelles technologies et machines vous aident-elles concrètement en chirurgie de la main ?
Elles ont profondément modifié notre façon de travailler, surtout sur les cas complexes.
La réalité augmentée nous permet de visualiser les structures anatomiques en superposition pendant la planification : nerfs, tendons, zones à risque. On anticipe mieux les gestes, ce qui sécurise l’intervention.
Côté bloc, les microscopes numériques et les systèmes robotisés assistés apportent une précision supplémentaire dans certains gestes de microchirurgie. On intervient sur des structures d’un à deux millimètres. Là, chaque mouvement compte.
Enfin, les outils connectés en postopératoire (bracelets de capteurs, suivi à distance, IA de prédiction) nous aident à suivre l’évolution du patient en temps réel et à adapter les soins de rééducation dès les premiers signaux.
Dernièrement, nous avons intégré un nouveau logiciel de planification préopératoire dont les capacités sont impressionnantes : il permet de naviguer dans le corps du patient sous tous les angles, offrant une vision immersive et ultraprécise de la zone à opérer, avant même l’intervention chirurgicale. C’est une aide précieuse pour anticiper les gestes et affiner la stratégie opératoire afin de toujours et encore diminuer les risques per-opératoires.
Ce sont des coéquipiers technologiques qui viennent soutenir notre expertise, pas la remplacer.
🩺 Un conseil pour les patients ?
Ne laissez pas traîner une douleur ou une perte de force. Mieux vaut intervenir tôt que réparer une situation devenue chronique. Et surtout : osez poser vos questions. La meilleure opération, c’est celle qu’on comprend ensemble.